Attention : spoilers everywhere — you’ve been warned!
1. Le Baby Triceratops Ride pour les enfants. Ok, c’est pourri d’exploiter les animaux comme s’ils étaient de simples employés de Disneyland. Mais quand même : cuuute ! Par contre, on m’a tout de suite niqué mon délire : «euh… tu sais, je crois bien que ce ne sont pas des bébés, mais des nains…» — des nains ! C’est affreux bien sûr, mais probablement vrai. L’attraction, qui serait difficile à mettre en place avec des bébés, devient tout de suite facile à gérer avec des nains. Voire carrément scalable. Un peu comme les scènes les liesse avec les ewoks dans le Retour du Jedi. Et puis, s’il faut des nains, ce ne sont pas les fdp de bioscientists de Jurassic World qui vont rechigner à nanifier quoi que ce soit. En terme de salade génétique, les mecs ont déroulé du câble, ils ne sont plus à ça près. De toutes façons, c’est confirmé par l’allure des diplodocus qu’on voit tenir compagnie aux mini tricératops dans l’enclos. Croyez-en mon expérience de binge watcheuse de documentaires BBC sur les dinos : il s’agit bien des petits diplodocus adultes, et non pas de bébés diplodocus.
2. Le working girl shaming sans race dont est victime Bryce Dallas Howard de la part de sa méga connasse de sœur. Manifestement en plein divorce, l’autre trouve encore l’énergie de lui casser les couilles avec ses leçons à deux balles sur le sens de la vie. Pourtant, si elle n’arrête pas de bosser, il est clair que sa frangine, qui est une exec du parc, se porte beaucoup mieux qu’elle. Pour commencer, c’est pas elle qui est en larmes au téléphone. Mais vas-y qu’on fait comprendre à maintes reprises à la jeune directrice qu’elle ne comprend rien à la vie, parce qu’elle n’a pas fondé de famille. Pourtant, elle n’est pas à plaindre : elle est jeune, elle a un boulot génial qui la passionne, elle est puissante, elle a de l’argent, elle a une chouette coupe de cheveux (mais des sapes de merde, ok), et en dehors de tout ça, elle ne doit pas trop s’ennuyer puisqu’elle se fait salement draguer par Chris Pratt qui essaie plus ou moins de la pécho toutes les cinq minutes. Pourtant, quand elle finit par décider de se le taper (et elle attend quand même d’être au bout du roulot pour ça), on essaie de nous montrer que c’est aussi un peu parce qu’elle regrette de ne pas avoir fondé de famille. Comme si elle avait besoin d’une raison morale supérieure pour se laisser aller à avoir une libido. Et à ce moment précis, comme si l’ambiance n’était pas déjà assez reloue, le gars lui explique que c’est aussi un peu pour la survie de l’espèce qu’ils vont devoir s’attrapper, sur le ton de la plaisanterie bien sûr. Angoisse.
3. Last but not least : énorme kiff quand la baby-sitter attitrée des deux neveux se fait défoncer par quasi toute la faune du parc, façon badminton sous amphés, et à la limite du jump the shark — litterally. Ok, c’est vrai, elle mérite un peu de prendre la meuf. Pour commencer, elle n’a aucune conscience professionelle. Elle s’occupe des môme aussi bien qu’une fêtarde qui aurait décidé d’aller toucher de la coke avant de partir en soirée. Mais surtout, elle est britannique, une tare qui pardonne rarement dans un blockbuster américain (enfin, j’imagine — ou alors c’est juste un fantasme à moi.) Bon, j’avoue que même en cumulant ces deux chefs d’accusation, la dérouillée qu’elle se prend reste super abusée. Elle s’en sort carrément moins bien que les autres méchants qui doivent y passer. Par exemple, le gros lolbertarien qui veut vendre des raptors à l’armée, lui, il se fait dézinguer d’une manière beaucoup plus décente. Sa dignité reste préservée. Pas surprise cela dit qu’aux amériques, manquer à son devoir de nounou soit un crime plus grave que vouloir s’enrichir en vendant des armes.
Au final, entre la bonne morale chrétienne et les conneries innomables, je me suis débrouillée pour quand même beaucoup apprécier le film. Utiliser une caméra thermique comme unique device pour tenter de détecter un reptile dont on nous a dit cinq minutes avant qu’il était capable de se refroidir comme un serpent — YES PLEASE! Parce que ce sera toujours divertissant de voir d’énormes dinos super véners cavaler après des gens juste pour le plaisir de les bouffer.
Et à ce niveau là, le film délivre.
Mon seul regret : que les deux mômes ne retrouvent pas le vieux entrain de descendre un monumental pot de glace quand ils tombent pas hasard sur les ruines du premier parc…
« My grandkids are lost in Jurassic Park. I think I’ll sit here and eat six tubs of ice cream. » pic.twitter.com/r0f1EoC794
— Seth MacFarlane (@SethMacFarlane) January 26, 2014
